S’il existe un chemin sur lequel le chevalier réfléchit par quatre fois avant de se mettre en scelle sur le continent africain, c’est bien celui de la culture. La culture, prise dans son ensemble à la fois comme trait identitaire, qu’expression artistique. Ce domaine reste la dernière roue de la charrette. On y pense que quand on a finit de régler les questions essentielles dites de « développement » : santé, irrigation des terres, électrification, barrage hydroélectrique, démocratie, éducation, chômage, emploi des jeunes, micro crédit aux plus pauvres et que sais encore. Autant de questions existentielles, qui semblent trouver leurs réponses dans la « CULTURE » à qui on accorde la moindre importance. Paradoxe de tous les temps ! Est-on tenté de dire. Loin s’en faut. Trop tôt ou encore très vite la Culture, dans toute son, étendu immense est rangé dans l’étroitesse du folklore.
Le commun des dirigeants africains, des populations et autres leaders résolvent très vite l’équation de la culture et de ses acteurs. La culture = folklore= chant= danse= réjouissance. Une équation très réductrice de la grande richesse du concept. Très vite alors on lui accorde sa place dans la sphère des grandes questions de la République : les populations ont faim, ont besoin de routes, d’infrastructures, d’hôpitaux, de salle de classe et jamais, (selon eux) d’accès à la culture. Erreur, aberration.
Les populations africaines ont besoin d’accéder à la culture. Elle est aussi vitale que les grandes questions de développement. Autant les populations ont besoin de salle de classe pour l’éduction formelle, autant la nature exige pour elle des salles de spectacles, d’expositions, d’opéra, de théâtre bref d’espace culturel pour achever leur processus de maturation et de développement. Il me plait bien de me remettre ici à une belle démonstration du professeur Mouyamba de l’Observatoire des politiques culturelles africaines. Pour lui : « Le savoir a des sources diverses. Il vient de la culture et il doit rentrer à la culture pour devenir savoir. Les connaissances accumulées par la science ne deviennent savoir, ne deviennent intégrées pour les communautés que lorsqu’ils rejoignent la sphère de la culture. C’est la culture qui produit le savoir, et le savoir produit est transmis à la jeunesse par l’éducation qui à son tour retravaille ce savoir. C’est, si vous voulez les interférences entre l’éducation et la culture. Qu’est-ce qu’éduquer sinon transmettre le savoir, la culture. Et qu’est-ce que la culture sinon le traitement et l’assimilation du savoir, de l’éducation. »
Il ressort de cette démonstration que la population a besoin avant les routes et autres du savoir, de la culture. C’est pourquoi nous avions pris sur nous le pari de soutenir le développement culture, afin de biser les clichés et de prouver que la culture est l’alpha et l’oméga de tout développement.
Avec le projet « Horizon Cultures », nous entendons donner la parole à tous les acteurs du secteur, afin qu’ils valorisent leurs acquis et bénéficient auprès des décideurs d’une attention plus soutenue pour un véritable essor de ce secteur sur le continent.
Par Sessi T.